n°155

n°155 - juillet 2002

L’accord romand n’est pas parfait, loin s’en faut. Personne ne l’a d’ailleurs jamais prétendu. Cet accord, fruit d’un compromis politique, présente néanmoins de nombreux avantages. Celui d’apporter déjà une réponse au principal problème de la législation actuelle, à savoir le dysfonctionnement du mécanisme de la répercussion du taux hypothécaire sur les loyers. N’oublions pas en effet que ce dysfonctionnement a coûté durant ces dernières années plus de 20 milliards aux locataires. Plus globalement, par toute une série de dispositions, l’accord romand contribue à maintenir l’équilibre entre les intérêts des bailleurs et des locataires, condition sine qua non à la paix du logement.
Malgré tous ses points positifs, l’accord romand a trouvé un détracteur inattendu, que tout le monde espérait trouver dans le camp de ses partisans. Son nom ? Pascal Couchepin, lequel n’a pas ménagé en effet ses efforts pour torpiller notre accord, qui avec son soutien aurait très certainement été accepté. Réagissant de manière primaire à notre démarche, qui le dépossédait sans doute à ses yeux d’un dossier dans lequel il tenait à faire étalage de ses multiples talents, Pascal Couchepin n’a pas cessé de dénigrer notre accord, avec l’aide de son administration. Les exemples qui le démontrent ne manquent pas. Pascal Couchepin a donc préféré au débat d’idées le terrain des affirmations gratuites et même parfois contraires à la vérité, relevant de la malhonnêteté intellectuelle.

Avec l’appui de quelques députés radicaux romands qui sont revenus sur leur engagement, le Zéro des locataires* a en outre réussi un tour de force pour le moins original: faire adopter par le Conseil national un contreprojet à notre initiative fédérale «pour des loyers loyaux» qui mécontente tout le monde. L’ensemble des locataires du pays et les propriétaires romands bien évidemment, mais aussi les milieux immobiliers suisses alémaniques, même si le texte préféré à l’accord romand est présenté comme émanant de leurs rangs. Outre-Sarine, la loi votée par la majorité du Conseil national est en effet jugée trop favorable aux locataires. Eh oui …! Autant dire que, s’il a avancé au niveau de la procédure, le dossier de la révision du droit du bail à loyer n’a pas progressé, par la faute de Pascal Couchepin. Par son comportement intransigeant, méprisant, et pour tout dire vaniteux, Pascal Couchepin a démontré que sa caricature de la «Soupe est pleine» n’est finalement pas très éloignée du modèle. Une grande différence toutefois: si la caricature suscite le rire, le modèle ferait plutôt pleurer, à tout le moins les locataires aujourd’hui. Fort heureusement, il reste notre initiative. Il n’est donc pas temps de baisser les bras.

Michel Bise

* A l’issue du premier débat au Conseil national, le journal 24 Heures avait présenté Pascal Couchepin comme le Zorro des locataires. Comme quoi, tout le monde peut se tromper!

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